Traitements chirurgicaux

Des traitements chirurgicaux peuvent vous aider à traiter l’incontinence si d’autres traitements ne contribuent pas de manière significative à améliorer votre état.

À qui est-ce destiné ?

Qu’est-ce que cela implique ?

Il est important d’avoir conscience des risques impliqués par la chirurgie de l’incontinence et de discuter des options de façon approfondie avec un professionnel de santé. Ce type de chirurgie peut inclure une augmentation du risque de :

La pose de bandelette est une forme courante de chirurgie de l’incontinence d’effort, notamment chez la femme. Une bande de tissu est placée sous l’urètre afin d’apporter un soutien et de prévenir les fuites. Les bandelettes peuvent être fabriquées dans différentes matières et attachées à l’organisme de diverses manières. Cette intervention s’effectue normalement à l’hôpital ou en clinique ambulatoire, sans anesthésie générale. La plupart des patients récupèrent au bout de quelques semaines.

La pose d’une bandelette est également une option pour soigner l’incontinence chez l’homme, mais il s’agit d’un type de traitement plus récent et des études sont encore en cours pour en prouver l’efficacité sur un large groupe de patients.

Comme toujours, il est important que vous discutiez en détail de cette option de traitement avec un professionnel de santé. En effet, les opinions divergent quant à l’utilisation des bandelettes, certains arguant qu’elles ne sont pas efficaces et peuvent entraîner des effets non désirés. À ce jour, aucune conclusion absolument claire n’a permis de trancher le débat.

La suspension du col vésical est une autre intervention chirurgicale souvent utilisée pour soigner l’incontinence urinaire d’effort. Cette opération peut être réalisée de diverses façons, certaines étant moins invasives que d’autres. Elle consiste à relever la vessie et à en empêcher l’affaissement, ce qui soulage durablement de nombreux patients. Au cours de la consultation, le/la chirurgien.ne vous recommandera la forme d’intervention vous convenant le mieux, que ce soit une cœlioscopie (qui laisse de plus petites cicatrices), une « suspension rétropubienne », une « suspension de type Burch » ou « colosuspension ».

La résection transurétrale de la prostate (RTUP) est une intervention destinée aux hommes souffrant d’une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) et consiste à retirer une petite partie de la prostate. Les patients atteints de HBP souffrent souvent d’incontinence, notamment d’incontinence par impériosité, et une RTUP peut y remédier. De manière générale, on considère que les avantages de la chirurgie l’emportent sur d’éventuels effets secondaires, mais il va de soi qu’il convient d’aborder la question de manière approfondie avec un professionnel de santé avant d’adopter un tel traitement.

Le sphincter urinaire artificiel est un traitement destiné aux hommes atteints d’un cancer de la prostate et ayant subi une prostatectomie radicale. En soi, la prostatectomie peut souvent provoquer une incontinence dans la mesure où elle peut endommager le sphincter urinaire. Pour y remédier, un sphincter urinaire artificiel (un anneau rempli de liquide) est placé sous l’urètre pour que celui-ci reste fermé. Une valve est alors insérée sous la peau, que l’on presse lorsque l’on se rend aux toilettes : elle dégonfle l’anneau, permettant ainsi à l’urine de s’écouler.

La prothèse sphinctérienne ajustable pour homme est un autre traitement destiné aux hommes atteints d’un cancer de la prostate et ayant subi une proctectomie radicale. Elle a pour but de lutter contre l’incontinence d’effort en installant un implant de la forme d’un ballon sous le col de la vessie afin de le relever. Cette procédure est moins invasive que d’autres, et le ballon gonflable peut se contrôler via un dispositif implanté sous la peau. Ces opérations ont un taux de réussite élevé.

La sphinctéroplastie est une opération visant à reconstituer un sphincter lésé. La partie lésée est retirée, puis le sphincter est suturé. Pour renforcer la zone, on retire parfois un morceau de muscle de la cuisse que l’on place autour du sphincter. Si nécessaire, un anneau gonflable (connu sous le nom de sphincter anal artificiel) peut être inséré, que l’on dégonfle à l’aide d’une pompe lorsque l’on a besoin d’expulser des selles. Cette pompe est installée sous la peau des grandes lèvres chez la femme, et sous la peau du scrotum chez l’homme.

La chirurgie du prolapse rectal est utilisée pour relever un rectum suite à une descente à travers l’anus. Le/la chirurgien.ne recoud le rectum dans la bonne position et, si nécessaire, répare les muscles lésés à l’origine du problème.

L’hémorroïdectomie est une intervention chirurgicale utilisée pour retirer les hémorroïdes qui empêchent le sphincter anal de se fermer correctement. Le/la chirurgien.ne utilise un laser, l’électricité (bistouri électrique) ou un scalpel pour réaliser l’intervention.

La colostomie est une chirurgie destinées aux cas d’incontinence sévères, à laquelle on ne recourt que si d’autres traitements n’ont pas été efficaces. En ce sens, elle est considérée comme une option plus lourde et drastique qu’il convient de n’entreprendre qu’après une consultation approfondie. Le/la chirurgien.ne ferme le rectum et dévie les selles vers une poche de colostomie externe.

Comment obtenir plus d’informations ?

La plupart des interventions sont réalisées à l’hôpital ou en clinique ambulatoire. Selon le système sanitaire de votre pays, vous serez probablement reçu.e en consultation par un.e chirurgien.ne qui pourra vous recommander le meilleur traitement possible en fonction de votre profil.

Veillez à poser des questions sur les éventuels effets secondaires de l’intervention afin de pouvoir décider avec quelle option vous vous sentez le plus en confiance. Si vous êtes une femme, il est particulièrement important de consulter votre professionnel de santé si vous attendez un enfant ou souhaitez tomber enceinte, car certaines opérations contre l’incontinence peuvent être « réduites à néant » avec un accouchement.

Références

European Guidelines on Urinary Incontinence [Internet]. 2018 [consulté le 18 août 2020]. Disponible sur :https://wfip.org/european-guidelines-on-urinary-incontinence/.

Bladder Control Problems (Urinary Incontinence) [Internet]. 2018 [consulté le 18 août 2020]. Disponible sur : https://www.niddk.nih.gov/health-information/urologic-diseases/bladder-control-problems/treatment.

Stress Incontinence in Women: Should I have surgery? [Internet]. 2020 [consulté le 16 juin 2020]. Disponible sur : https://myhealth.alberta.ca/health/pages/conditions.aspx?Hwid=aa137467.